J’aime les mots

J’ai toujours aimé les mots, les belles tournures de phrases, les images qu’on pouvait créer à partir de quelques lettres rassemblées. Depuis aussi loin que je me souvienne, j’ai été fascinée par les grandes histoires, par les vieilles lettres, par les textes de chansons beaucoup aussi. Je pense que c’est ma grand-maman qui m’a transmis cet amour de la langue & je serai éternellement reconnaissante de ce cadeau qu’elle m’a fait sans même le vouloir. Ma petite grand-maman autrefois enseignante est bien sortie des salles de classe, mais je vous promets que toutes ses classes sont bien ancrées au fond de son coeur. Ce sont des yeux brillants d’amour, de passion & une sincère soif de la culture qui m’ont bercé pendant de longues années - oh oui.

Tout ça, ça a commencé par les livres. Je me souviens de mes yeux qui se déposaient sur l’imposante bibliothèque du salon de grand-maman & de mon espoir d’un jour en faire le tour. Ces 1001 romans, tous racontant des morceaux d’imaginaires, des souvenirs lointains ou des espoirs naissants, ça me fascinait au plus haut point. J’ai lu du Michel Tremblay à la même époque où mes amies, elles, commençaient à s’intéresser aux romans de Geronimo Stilton (absolument rien à enlever à cette collection de romans jeunesse scratch & sniff qui a donné envie à tellement de jeunes de s’intéresser à la lecture!!). Chaque livre était une nouvelle aventure, une nouvelle opportunité d’en apprendre encore plus grâce aux mots. Je me souviens ensuite de Sans sang, un roman d’Alessandro Barricco qui avait attiré mon attention dans l’immense bibliothèque du salon. C’est le premier livre que j’ai lu d’une seule traite. J’étais captivée, sur le bout de ma chaise du début à la fin & je me souviens encore de la boule que j’avais au ventre au fil des chapitres qui défilaient. C’était si bien écrit, si beau. Même si l’histoire derrière ces lignes en était une vraiment plus sombre que celles auxquelles j’étais habituée, j’ai tout aimé de ces émotions qui traversaient les pages jusqu’à mon coeur.

Ensuite, mes pieds se sont accrochés dans les paroles de chansons. Je me souviens des heures à danser sur les textes de Jean-Pierre Ferland, de Félix Leclerc & de Nana Mouskouri aussi. Je me souviens de ces moments où je questionnais grand-maman pour comprendre les métaphores & les figures de style. J’avais soif d’en avoir plus, d’en entendre plus & surtout － de comprendre & de ressentir. J’étais fascinée par cette poésie, par les tournures de phrases particulières, par ces messages cachés qu’on peut découvrir. Le premier qui a réellement piqué ma curiosité de ce côté a été Pierre Lapointe. Si je ne me trompe pas, j’étais en 2e année quand j’ai commencé à écouter les albums de Pierre. Encore aujourd’hui, c’est un de mes artistes préférés & c’est toujours pour la même raison － ses textes. À l’époque, je me souviens avoir été surprise & impressionnée par sa manière crue de dire les choses, par son aisance à parler du laid sur des mélodies magnifiques. Pour moi, les textes de chansons sont comme de petites enveloppes à éplucher pour comprendre & me rapprocher un peu de ces humain.e.s tellement impressionnant.e.s. C’est fou quand même ce qu’on peut faire ressentir avec 26 lettres & quelques notes.

Autrefois, je n’avais pas conscience que ce qui m’allumait autant était en fait simplement cette petite fenêtre que les écrivains & auteurs nous ouvrent sur leur coeur. Je savais que j’aimais lire, je savais que j’adorais la musique, mais je ne réalisais pas la chance que j’avais d’avoir eu un aussi grand intérêt pour tout ça. D’être en mesure de percevoir le beau, de sentir les émotions à travers les lettres. C’est en vieillissant que j’ai compris à quel point j’étais chanceuse d’avoir grandi entourée de personnes incroyables qui ont voulu nourrir cet amour que j’avais pour les mots, cette soif que j’avais. J’ai toujours aimé les mots, les belles tournures de phrases, les images qu’on peut créer à partir de quelques lettres rassemblées & je vous souhaite sincèrement de ralentir un brin pour vous aussi, prendre le temps d’apprécier tout ça à sa juste valeur. Promis, ça vaut la peine. 

X Lisoune