L’une des choses les plus difficiles de cette pandémie pour moi aura été l’obligation d’appliquer la distanciation avec mes petits-enfants. Raisonnablement, je comprends très bien, émotivement, moins, voire pas du tout. Comme plusieurs grands-parents, je me demande aujourd’hui si mes petits savent à quel point je les aime.
Prenons Éloi, né en décembre 2019. Les règles de distanciation sociale sont apparues quand il avait 3 mois. Juste au moment où il commençait à comprendre qu’il y avait un environnement aimant autour de lui. Comme je n’ai pas pu le consoler, le garder, le faire venir chez moi, Éloi ne sait pas que je suis une paire de bras confortables qui peut donner un peu de répit à ses parents, qui peut lui procurer chaleur et amour. Éloi ne sait pas que ses grands-parents sont et seront toujours là.
Lou, maintenant. Un an et demi, plein de vie, en pleine période de découvertes. Comment résister à ses petits bras qui se tendent vers moi pour que je le prenne ? Comment lui faire comprendre que je ne peux pas le prendre comme je le fais d’habitude ? Dans sa petite tête d’enfant, c’est illogique, je pouvais hier, mais pas aujourd’hui.
Jeanne, 4 ans et demi. Belle et grande Jeanne qui comprend tout, qui accepte la distance avec une moue et s’amuse à nous rappeler que nous frôlons le fameux 2 mètres. Elle est raisonnable même si parfois elle laisse entendre qu’elle a très hâte de revenir jouer dans la salle de jeux et de dormir dans sa chambre chez Papi et Mamie.
La bonne nouvelle c’est que tous mes petits ne vont ni à la garderie ni à l’école. J’ai donc maintenant le droit de les prendre, les garder quelques heures. On recommence à câliner, à jouer ensemble. On apprend à Éloi qu’il existe autre chose dans la vie que sa maison, les bras de ses parents ou les accolades de sa sœur. On participe et encourage les découvertes de Lou. On joue avec Jeanne dans SA salle de jeux et on lui permet de manger des biscuits Oreo en guise de dessert. On redécouvre tous ses petits plaisirs qui font la force de la relation des grands-parents avec leurs petits-enfants.
Dans le fond de moi, je sais que les petits savent que nous les aimons, j’avais juste hâte de pouvoir l’exprimer librement, merci pour ce début de déconfinement.