Je ne suis pas de nature anxieuse ni hypocondriaque, mais la semaine dernière j’ai eu un petit moment de stress : mon nez s’est mis à couler ! Oh non ! Un rhume ? Une grippe ? La COVID ? Vite, il faut investiguer et trouver le nom du mal qui m’assaille.
Pause. On se calme. J’ai gardé dans mes notes le tableau des symptômes des 3 maux de l’hiver publié dans la Presse dernièrement. Je passe en revue mes petits bobos, je les compare à ceux du tableau et ouf ! Je n’ai aucun des symptômes de la COVID et 100 % des symptômes du rhume. Soulagée, je me confine quand même, histoire de ne pas mettre à risque mes collègues en leur refilant le méchant virus qui essaie de ressembler au coronavirus. Quelques jours de repos plus tard, j’avoue que ce rhume je le trouve tenace. Pas de fièvre, pas de fatigue, mais la congestion des voies supérieures de mon corps tarde à me laisser tranquille.
Puis j’ai réfléchi. Cette pandémie nous rend tous suspicieux. Au moindre symptôme de ce que nous sommes habitués à confronter en cette période de l’année, le doute s’installe, l’anxiété se pointe le bout du nez… et si j’étais positive à la COVID ? On y a tous pensé. Si j’étais positive, ce n’est pas tant pour moi que j’aurais peur. J’ai la chance d’être en bonne santé, je passerais probablement au travers. Mais si je contaminais les autres ? Nos parents plus âgés et vulnérables ? Nos employés, qui à leur tour pourraient propager le méchant virus ? Ça, c’est angoissant. L’isolement, c’est dur. Contaminer d’autres personnes, les mettre en danger de mort, c’est inconcevable. Impossible pour moi de vivre avec ce poids.
J’ai donc compris que je devrais vivre cet hiver avec cette épée de Damoclès. Mal de gorge, ganglions enflés, petite toux, nez qui coule et hop ! Et c’est reparti, le cercle de la prise de température régulière, de l’observation des moindres symptômes et au bout du compte, dans le doute, du dépistage. On est tous dans le même bateau. On va juste se croiser les doigts pour que chacun soit assez conscient que la vie de ses proches dépend peut-être de son attitude. C’est une question de responsabilisation collective.
Mon rhume anodin et inoffensif m’a permis de mieux prendre conscience de notre responsabilité envers ceux qui nous entourent. Je porte mon masque, je me lave les mains, je m’isole quand j’ai le nez qui coule… je fais ma part.